L’endophtalmie endogène bactérienne également dénommée endophtalmie bactérienne métastatique reste un challenge diagnostique et thérapeutique. Il s’agit d’une infection rare potentiellement cécitante qui survient lorsque des bactéries de la circulation sanguine franchissent la barrière hémato-oculaire et se multiplient au sein des tissus intra-oculaires. Cette affection survient habituellement sur un terrain d’immunodépression, diabète, cancer, cardiopathie mais touche parfois le sujet sain. Les signes septicémiques généraux précèdent les signes oculaires dans la majorité des cas. Les principaux signes fonctionnels oculaires sont la baisse de vision, la rougeur, les sécrétions purulentes, la douleur et les myodésopsies. Les signes d’examen dépendent du site préférentiel de l’infection (endophtalmie endogène antérieure, postérieure ou panophtalmie). L’atteinte est bilatérale dans près de 25 % des cas. Le spectre des micro-organismes en cause est large et varie en fonction de l’origine géographique, de l’âge et des antécédents du patient. En Europe occidentale, les principaux germes impliqués sont des cocci Gram positifs. La mise en œuvre rapide d’un traitement général (traitement du foyer initial) et local adapté (antibiothérapie générale et intravitréenne ± vitrectomie postérieure) est indispensable dans le but de sauver l’œil du patient voire sa vie.