Le remplacement dans le dialysat du bicarbonate par l’acétate a été proposé aux débuts de l’hémodialyse chronique afin d’éviter la précipitation des carbonates observée lors de la coexistence du bicarbonate avec les cations divalents calcium et magnésium. En raison des effets délétères de l’acétate, l’hémodialyse à l’acétate a été abandonnée au profit de l’hémodialyse au bicarbonate rendue facilement réalisable du fait des progrès technologiques effectués sur les moniteurs d’hémodialyse. L’hémodialyse conventionnelle au bicarbonate n’est cependant pas une dialyse totalement sans acétate, parce que 3 à 7 mEq/l d’acide acétique sont habituellement ajoutés au dialysat afin d’éviter la précipitation des bicarbonates. Des techniques d’hémodialyse rigoureusement sans acétate ont été proposées, mais il importe d’effectuer une distinction entre, d’une part, l’hémodialyse sans acétate avec un acide autre que l’acide acétique (l’acide chlorhydrique et l’acide citrique ont été proposés), ce qui évite la présence d’acétate mais n’évite pas l’acidification du sang dans le dialyseur, et d’autre part, l’hémodialyse sans acétate ni acide rendue possible par des techniques particulières d’hémodiafiltration à bas débit dont la biofiltration sans acétate est probablement l’exemple le plus connu. Après un rappel historique sur l’hémodialyse conventionnelle à l’acétate puis au bicarbonate, les avantages et inconvénients respectifs des différentes techniques d’hémodialyse sans acétate sont décrits et suivis de quelques pistes de réflexion pour l’avenir.