La chirurgie bariatrique est maintenant reconnue comme un élément primordial du traitement de l’obésité morbide mais certaines de ses procédures font appel à des techniques créant une malabsorption intestinale dont les conséquences peuvent exposer à une hyperoxalurie pouvant se compliquer de lithiases urinaires, voire d’insuffisance rénale par néphropathie oxalique. Étant donné le nombre croissant de patients concernés, il paraît important que, dorénavant, les médecins soient conscients et les patients avertis de l’éventualité de telles complications. Celles-ci ne doivent nullement remettre en cause cette chirurgie bariatrique dont l’efficacité sur l’obésité et ses comorbidités est spectaculaire. Elles nécessitent cependant de choisir la procédure chirurgicale en fonction des facteurs de risque des patients, puis d’assurer une prévention hygiéno-diététique et médicamenteuse postopératoire afin de limiter ou d’éviter ces complications. Mais l’observance thérapeutique risque d’être limitée dans le temps. En cas d’oxalose rénale, une chirurgie de rétablissement du circuit digestif peut être envisagée mais elle ira à l’encontre des résultats obtenus sur l’obésité. Pour illustrer ce propos, nous rapportons les observations de trois patientes qui, après avoir bénéficié avec succès d’une même prise en charge chirurgicale de leur obésité morbide, présentent, pour deux d’entre elles, des complications lithiasiques et, pour la troisième, une néphropathie oxalique avec insuffisance rénale l’ayant mené à l’hémodialyse itérative.