ObjectifRecenser les indications de la parathyroïdectomie (PTX) en cas d’hyperparathyroïdie secondaire (HPTS), rapporter l’évolution postopératoire et les complications précoces et tardives de la PTX.Patients et méthodesNous avons mené une étude rétrospective portant sur les patients insuffisants rénaux chroniques opérés aux services d’ORL des hôpitaux du centre tunisien (Monastir, Sousse et Mahdia) sur une période de dix ans allant de janvier 1997 à décembre 2007. Nous avons analysé les paramètres cliniques, biologiques et radiologiques en pré- et postopératoire et l’histologie des parathyroïdes.RésultatsSoixante-dix patients dialysés étaient colligés. Ils étaient âgés en moyenne de 39,4 années, 55,7 % d’hommes et 44,3 %, en dialyse depuis 7,75 ± 4,8 années avant PTX. La moitié des néphropathies initiales étaient des néphropathies glomérulaires chroniques. Aucun cas de néphropathie diabétique n’a été recensé. Le tableau clinique comportait les douleurs osseuses (88,6 %), les douleurs musculaires (85,6 %), le prurit (81,4 %). Les signes radiologiques comportaient la résorption des houppes phalangiennes (92,9 %), l’amincissement des corticales (85,7 %) et l’ostéosclérose (87,1 %). L’indication la plus fréquente de la PTX (85,7 % des cas) était la persistance d’une concentration sérique de PTH supérieure à 800 pg/mL souvent associée à une hypercalcémie et/ou une hyperphosphatémie réfractaires au traitement. Une PTX subtotale (3/4 ou 7/8) a été réalisée après un examen échographique et scintigraphique dans la majorité des cas. L’étude histologique des glandes parathyroïdes montrait une hyperplasie diffuse (51,4 %), nodulaire (45,7 %) ou un adénome (2,8 %). L’évolution a été marquée par une amélioration du tableau clinique et radiologique dans 80 % des cas. Une PTH inférieure à 15 pg/mL a été rarement observée (< 10 % des cas), de même qu’une PTH supérieure à 300 pg/mL (13 %). On avait noté une faible morbimortalité (aucun cas de paralysie récurrentielle, d’hématomes cervicaux).ConclusionLe traitement chirurgical de l’HPTS en Tunisie s’avère très efficace dans notre expérience. Les résultats biologiques sont comparables à ceux des traitements par calcimimétiques, non disponibles en Tunisie et dont le coût reste très supérieur. Une prise en charge précoce des désordres du métabolisme minéral et osseux devrait permettre de diminuer l’incidence de l’HPTS.