IntroductionLe syndrome d’embolie graisseuse est une complication souvent grave des fractures des os longs correspondant à l’obstruction des petits vaisseaux par des microgouttelettes de graisse originaires de la moelle osseuse. L’atteinte pulmonaire, présente dans 90 % des cas, fait la gravité de la maladie.ObservationNous rapportons l’observation d’un homme âgé de 22 ans, présentant deux jours après un accident de travail occasionnant une fracture ouverte du tibia, une dyspnée aiguë avec hémoptysie. L’angioscanner thoracique ne montrait pas d’obstruction vasculaire proximale, mais les coupes parenchymateuses objectivaient des hyperdensités multifocales bilatérales et diffuses prédominant en périphérie. Le lavage broncho-alvéolaire ramenait un liquide hémorragique, riche en sidérophages avec présence d’inclusions lipidiques à l’intérieur des macrophages. Un bilan d’hémorragie intra-alvéolaire était demandé de principe revenu négatif : fonction rénale, protéinurie de 24 heures, anticorps anti-nucléaires, anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles. Le diagnostic d’hémorragie intra-alvéolaire secondaire à une embolie graisseuse était retenu. L’évolution était spontanément favorable.ConclusionLa survenue d’une hémorragie intra-alvéolaire au cours d’une embolie graisseuse est rarement rapportée. Ses mécanismes pathogéniques restent peu compris. Il importe toujours d’éliminer les autres causes d’hémorragie alvéolaire avant de retenir le diagnostic d’embolie graisseuse. Le traitement est uniquement symptomatique basé sur la réanimation respiratoire.