Aspects cliniques et évolutifs du tétanos lié aux soins dans le service de référence du CHU d'Abidjan.
Auteurs : Aba T1, Kra O, Ehui E, Tanon KA, Kacou AR, Ouatara B, Bissagnéné E, Kadio AIl s'est agi d'une étude transversale à visée descriptive, réalisée à partir des dossiers médicaux des patients hospitalisés pour tétanos lié aux soins dans le service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) du CHU de Treichville à Abidjan entre janvier 2003 et décembre 2007. En cinq ans, 221 cas de tétanos ont été hospitalisés. La porte d'entrée était retrouvée chez 188 patients (85 %). Le tétanos à porte d'entrée liée aux soins était retrouvé chez 22 patients (11,7 %). Les actes de soins en cause étaient les injections intramusculaires (IM) [dix cas] et les actes opératoires (12 cas). Pour les soins médicaux, les sels de quinine (quatre cas), la sulfadoxine-pyriméthamine injectable (un cas) et la pénicilline-retard injectable (un cas) étaient les produits identifiés. Les actes opératoires en cause étaient essentiellement des sutures cutanées (neuf cas), des cures herniaires (deux cas) et la mise à plat d'une gangrène de Fournier (un cas). La durée moyenne d'incubation était 9,5 jours. La période d'invasion a duré en moyenne 1,8 jour. À l'admission, le tétanos était d'emblée généralisé chez tous les patients avec la présence de paroxysmes chez 20 patients (90,9 %). La létalité hospitalière du tétanos lié aux soins était de 54,5 %. Le taux de décès dans les 48 premières heures de l'hospitalisation était de 83,3 %. La durée moyenne d'hospitalisation était de 14,6 jours. Le personnel de santé devrait s'impliquer dans la prévention du tétanos en améliorant la qualité des soins et surtout en réduisant les IM. Aussi, tout patient non immunisé contre le tétanos devra recevoir en plus du sérum antitétanique, une mise à jour de sa vaccination antitétanique avant tout acte invasif.