Fin de vie des patients déments: aspects éthiques.
Auteurs : Pepersack T1La plupart des personnes de nos sociétés occidentales contemporaines meurent de maladies chroniques à un âge avancé. Alors que les soins palliatifs sont appropriés pour des sujets âgés présentant des maladies chroniques non malignes, peu de ces patients ont accès à ce type de soin par rapport aux patients avec cancer. Le fait que ces patients mourant avec une démence présentent des besoins en soin de santé comparables à ceux requis par les patients oncologiques n'est pas encore bien établi. Pourtant leurs familles dénoncent un manque de plan de soin anticipé ainsi qu'un niveau insuffisant de contrôle des symptômes associé à une situation de détresse face à la douleur, aux escarres, à la constipation, aux difficultés respiratoires. En comparant les patients mourant de démence avancée ou de cancer terminal, il apparaît que les déments sont plus à risque de subir des interventions lourdes et de ne pas bénéficier de plan de soin anticipé. Les modèles visant à déterminer le pronostic à plus de 6 mois chez des patients déments ont généralement une mauvaise valeur prédictive, reflétant la nature non prédictive des maladies non oncologiques. Toutefois, un certain nombre de variables en rapport avec la fragilité et la morbidité existent pour aider le clinicien à identifier les patients âgés, présentant des maladies non oncologiques associées à un mauvais pronostic et à un besoin d'approche palliative. Des modèles pronostiques validés apportant aux cliniciens des recommandations sur l'intensité des soins à apporter aux patients déments sont encore nécessaires. Une recherche qui analyse l'effet d'une évaluation gériatrique globale et de soins palliatifs gériatriques sur le devenir psychosocial de patients déments et de leurs soignants est souhaitable. L'établissement d'un plan de soin anticipé et de directives anticipées permet de répondre aux souhaits des patients.