IntroductionL’hyperparathyroïdie primaire (HPP), asymptomatique dans 80 % des cas, contribue à une baisse de la masse osseuse. Sa fréquence chez la femme, notamment après la ménopause fait s’interroger sur l’intérêt du dosage de la vitamine D dont le déficit favorise aussi la raréfaction et la fragilité osseuses.MéthodesNous avons réalisé une étude prospective, descriptive d’une cohorte de patients avec HPP, afin d’évaluer la prévalence du déficit en vitamine D. Nous avons analysé le retentissement de ce déficit sur le métabolisme osseux : bilan phosphocalcique, PTH, marqueurs du remodelage osseux et densitométrie osseuse (DMO) avant et 6 mois après substitution en vitamine D.Résultats75 patients avec HPP ont été identifiés : 38 avaient un déficit en 25 OH vitamine D ; 22 patients ont été inclus (Groupe 1). Trente-sept n’avaient pas de déficit et 14 ont été suivis (Groupe 2). La prévalence du déficit en vitamine D était de 51 %. Les taux de calcium et phosphore étaient similaires dans les 2 groupes. Les taux de PTH étaient significativement plus élevés dans le groupe 1. La calciurie était significativement plus basse dans le groupe 1. L’ostéocalcine et les télopeptides était significativement plus élevés dans le groupe 1. Dans le groupe 1, le T score fémoral était significativement plus bas traduisant une atteinte osseuse plus importante. Après 6 mois de substitution en vitamine D dans le groupe 1, de façon significative : la calcémie avait diminué, l’hypophosphatémie s’était corrigée, les taux de PTH diminuaient de 50,7 %. La calciurie augmentait non significativement, sans majoration du risque de lithiase rénale. La perte de masse osseuse avait régressé significativement accompagnée d’une baisse significative des marqueurs du remodelage osseux.ConclusionDans l’HPP modérée, la gravité de l’atteinte osseuse peut être majorée par un déficit en vitamine D. Nous avons confirmé comme dans d’autres pays son importance et son impact sur l’os. La substitution en vitamine D sous surveillance régulière du bilan phosphocalcique n’entraine pas d’effets indésirables, est bénéfique pour l’état métabolique et hormonal, améliore la densité de l’os. Dans les HPP modérées, notamment, celles pour lesquelles la chirurgie n’est pas indiquée d’emblée, le dosage de 25 OH vitamine D et son éventuelle correction devraient être systématiques. Ils sont aussi recommandés avant chirurgie.