Les méningites purulentes dans la région de Monastir, Tunisie (1999-2006) : aspects bactériologiques et état de résistance aux antibiotiques.
Auteurs : Khalifa AB1, Mastouri M, Abdallah HB, Noomen S, Kheder ML'objectif de cette étude était d'analyser la distribution des bactéries responsables de méningite purulente et le profil de résistance des espèces courantes à l'hôpital universitaire de Monastir (Tunisie). Tous les cas de méningite bactérienne bactériologiquement confirmés ont été enregistrés entre 1999 et 2006 et analysés par des méthodes classiques spécifiques de la méningite. Deux cent cinquante-trois souches ont été isolées. Les espèces les plus fréquentes étaient Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Klebsiella pneumoniae, suivies par Escherichia coli et Neisseria meningitidis, avec respectivement 19,4 ; 13,8 ; 13,8 ; 7,1 et 6,3 % des cas. Leur distribution selon l'âge des patients était conforme aux données de la littérature. La distribution annuelle de ces bactéries n'a montré aucun pic épidémique. Les entérobactéries et les streptocoques du groupe B étaient les germes pathogènes les plus souvent identifiés dans la méningite néonatale. H. influenzae était le micro-organisme prédominant chez les enfants de trois mois à cinq ans (36,3 %), suivi par S. pneumoniae (28,8 %). S. pneumoniae était la principale bactérie, responsable de 47 % des cas, chez les enfants de plus de cinq ans. 38,8 % des souches de S. pneumoniae étaient moins sensibles à la pénicilline. Les taux de résistance à l'amoxicilline et au céfotaxime étaient de 4,1 % dans les deux cas. Une seule souche de N. meningitidis (6,2 %) présentait une sensibilité réduite à la pénicilline. 22,9 % des souches de H. influenzae produisaient la β-lactamase. Le taux de résistance des entérobactéries aux céphalosporines de troisième génération était de 25 %. Dans notre étude, le taux de méningites nosocomiales était de 24,4 %. Les services les plus touchés étaient ceux de neurochirurgie, de pédiatrie et de soins intensifs. La prévalence croissante des méningites à pneumocoques faiblement sensibles à la pénicilline G rend difficile une prise en charge thérapeutique adéquate.