Le problème de l’exploration de troubles de l’hémostase se pose souvent en pédiatrie. La découverte d’un allongement isolé du temps de céphaline activé (TCA) parfois liée à la présence d’un anticoagulant circulant (ACC) peut être embarrassante pour le clinicien.But de l’étudeÉvaluer la prévalence de cette situation, en identifier les facteurs prédictifs. En évaluer le retentissement.Patients et méthodesNous avons conduit une étude rétrospective incluant tout enfant âgé d’un à 18 ans consultant au CHU de Nice, chez lequel existait un allongement isolé du TCA. Le bilan était complété par la réalisation d’un test de correction, du calcul de l’indice de Rosner, de la recherche d’un ACC et du dosage des facteurs de la voie endogène.RésultatsEntre juillet 2006 et mars 2008, 27 enfants sur 1845 explorés (1,5 %) ont été retenus pour l’étude. L’âge moyen était de 6,17 ans. Pour 16 patients, l’allongement du TCA était de découverte fortuite. Pour 19 enfants, il était observé entre octobre et février. Les enfants symptomatiques étaient les plus âgés (9,8 vs 5,2 ans ;p = 0,03). Un TCA fortement allongé (supérieur à 45 secondes) était en faveur d’un ACC et prédictif de la positivité du test de Rosner. Un temps de céphaline kaolin (TCK) allongé, objectivé chez les plus jeunes (3,45 vs 8,88 ans ;p = 0,0011), était associé à un fort allongement du TCA (57,3 vs 42,6 secondes ;p = 0,0009).ConclusionDans notre étude, la découverte d’un TCA allongé est le plus souvent fortuite et survient préférentiellement durant la saison hivernale. La présence d’un TCA très allongé, d’un TCK anormal et d’un test de Rosner positif, est fortement prédictive de l’existence d’un ACC, surtout chez le très jeune enfant. Ces anticorps sont non pathogènes et transitoires.