Facteurs de risque d'anaphylaxie alimentaire sévère : rôle confirmé de certaines classes de médicaments.
Auteurs : Moneret-Vautrin DA1L'anaphylaxie est la forme la plus grave des allergies alimentaires. Des facteurs de risque endogènes ont été identifiés: âge avancé, comorbidités (cardiopathies, asthme, mastocytose). Le risque lié à l'âge peut être tributaire d'une consommation médicamenteuse accrue. Certaines classes pharmacologiques sont prescrites quotidiennement: bêta-bloqueurs, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC), aspirine à dose anti-aggrégante en cardiologie, anti-inflammatoires non stéroïdiens dans les indications rhumatologiques. La fréquence d'une réaction allergique sévère associée aux prises de ces médicaments est très supérieure à ce qu'elle est dans les allergies modérées. Le risque relatif (odds ratio) établi dans une étude cas-contrôle est de 10,8 pour l'aspirine, 8,2 pour les anti-inflammatoires non stéroidiens, 6,8 pour les bêta-bloqueurs, 13 pour les IEC. L'exercice potentialise de surcroît le risque médicamenteux. Les mécanismes de ces effets potentialisateurs s'exercent à différents niveaux: muqueuse intestinale, cellules effectrices de l'anaphylaxie, endothélium vasculaire, interférence avec le mécanisme homéostasique de l'angiotensine. Les mesures préventives sont discutées en tenant compte du rapport bénéfice-risque de l'abstention de ces classes pharmacologiques.