Vécu et perçu de leur profession par des médecins togolais.
Auteurs : Koffi-Tessio AV1, Oniankitan O, Mijiyawa MBut: une étude a été menée afin de déterminer le perçu et le vécu de leur profession par des médecins togolais. Méthodes: l'étude de type transversal a reposé sur un échantillon de 52 médecins constitué sur la base d'un choix raisonné. Ces médecins (15 généralistes, 23 spécialistes et 14 hospitalo-universitaires) exercent pour la plupart dans des structures de soins de Lomé. Une fiche d'enquête a permis le recueil des données démographiques et des données relatives aux études et à la carrière médicales. Résultats: les 52 médecins inclus dans l'étude (7 femmes, 45 hommes) avaient un âge compris entre 25 et 59 ans ; leur âge d'obtention du baccalauréat était compris entre 16 et 23 ans, et celui d'obtention du doctorat en médecine entre 24 et 37 ans. La durée d'exercice professionnel était comprise entre 8 mois et 27 ans. Le statut matrimonial a été précisé par 47 des 52 médecins: 13 célibataires, un divorcé, et 33 mariés ; cinq des 7 femmes ayant pris part à l'enquête étaient célibataires et sans enfant. L'amour du métier (65%), le statut social qu'il confère (37%) et l'honneur lié à la profession (27%) ont été les principaux motifs du choix du métier. La décision d'entreprendre les études médicales a été prise lors des études secondaires chez 45 des 52 personnes. La faculté de médecine de Lomé a servi de cadre aux études de médecine générale de 35 personnes (67%). La faible rémunération (83%), la pauvreté des patients (83%), l'étroitesse du plateau technique (79%), l'insuffisance des structures de soins en personnel paramédical (67%), l'insuffisance de formation continue (60%), et l'absence ou l'insuffisance de médicaments (58%) ont été les principaux problèmes rencontrés par les personnes interrogées dans l'exercice de leur profession. Vingt-deux médecins (43%) ont estimé que la profession leur a conféré un statut social particulier. Seulement huit médecins ont trouvé que le vécu du métier correspond à l'idée qu'ils s'en faisaient, alors que 32 (62%) ont affirmé choisir à nouveau ce métier s'il y avait à refaire. Le peu de temps consacré à la famille a été relevé par 36 médecins (69%). le prestige social et familial qui en a découlé par 32 (62%), et la capacité à surveiller la santé des siens par 34 (65%). L'impact psychologique de leur profession sur les médecins interrogés a été dominé par l'adoption d'une attitude philosophique à l'égard de la vie. Conclusion: une meilleure productivité des médecins togolais passe par l'amélioration de leurs conditions de vie (ajustement des textes en vigueur, révision des grilles salariales), la rénovation des infrastructures, la modernisation du plateau technique, la formation continue des médecins et le renforcement de l'encadrement pratique au lit du malade.