L’objectif des traitements du cancer localisé de la prostate, dont la radiothérapie, est avant tout curatif. La décision thérapeutique doit prendre en compte non seulement la survie mais la qualité de la vie des patients, qui peut être mesurée à partir d’autoquestionnaires. Quels que soient les traitements (prostatectomie, radiothérapie externe, curiethérapie par iode, avec ou sans hormonothérapie), malgré la persistance de séquelles, les patients retrouvent progressivement une qualité de la vie globale satisfaisante, identique à celle de la population générale, hormis pour les patients traités par hormonothérapie qui ont une dégradation de leur qualité de la vie physique. La radiothérapie induit moins de troubles urinaires persistants que la prostatectomie, mais plus de séquelles digestives avec une qualité de la vie globale identique. Initialement moins importante avec la radiothérapie, la dégradation de la sexualité s’accentue avec le temps. La curiethérapie ne permet pas de mieux préserver la sexualité des patients par rapport à la radiothérapie externe et induit des troubles urinaires persistants plus importants. L’association d’une hormonothérapie à la radiothérapie dégrade la qualité de la vie des patients avec un impact sur leur vitalité, leur sexualité et aggrave des troubles urinaires préexistants. L’irradiation avec modulation d’intensité semble mieux préserver la qualité de la vie digestive à long terme que la radiothérapie classique conformationnelle. La radiothérapie après prostatectomie induirait des séquelles digestives plus fréquentes. L’ajout d’une hormonothérapie, les antécédents chirurgicaux abdominaux, le volume d’irradiation et les réactions aiguës sont les principaux facteurs prédictifs pour la survenue d’une toxicité tardive et doivent être pris en compte dans le choix thérapeutique initial et dans la surveillance ultérieure.