Les ténosynovites à gonocoque isolées sont rares, et entrent dans le cadre d’infections disséminées à gonocoque. Elles correspondent à une contamination, par voie hématogène, de la gaine des fléchisseurs. 1 à 3 % des infections des muqueuses à gonocoque développent des infections disséminées. Les ténosynovites sont présentes dans deux-tiers des cas, parfois en association avec des arthrites et un rash cutané. Nous rapportons le cas d’une ténosynovite isolée à gonocoque du pouce, chez un homme de 26 ans, sans antécédents, apparue 15 jours après un rapport sexuel non protégé. Hormis une inflammation du pouce s’étendant au poignet, et un syndrome inflammatoire biologique, le patient ne présentait pas d’atteinte articulaire, cutanée ou muqueuse. Il a été réalisé un traitement chirurgical en urgence, suivi d’une antibiothérapie par céphalosporine de troisième génération. Tous les prélèvements bactériologiques étaient négatifs, à l’exception d’une hémoculture positive àNeisseria gonorrhoeae. Ainsi, en cas de patient asymptomatique sur une éventuelle porte d’entrée muqueuse, un interrogatoire précis ainsi qu’un bilan de dépistage sont recommandés en cas de suspicion d’infection gonococcique. Même si la physiopathologie des ténosynovites à gonocoque est encore inconnue, le meilleur moyen de prévention reste celle des maladies sexuellement transmissibles.