ButLe but de l’étude réalisée était de quantifier les accidents oculaires graves liés à l’utilisation d’artifice de divertissement (ADD) en Alsace, de préciser les caractéristiques épidémiologiques de la population victime et d’évaluer le recours à la chirurgie et à l’hospitalisation en urgence, le type de lésions oculaires et le pronostic visuel à long terme.Patients et méthodesNous avons réalisé une étude rétrospective des dossiers des patients hospitalisés de janvier 1994 à janvier 2007 aux hôpitaux universitaires de Strasbourg pour blessure oculaire grave liée à l’utilisation d’ADD.RésultatsNous avons recensé 39 accidents oculaires. Ces blessures oculaires touchaient les hommes jeunes (95 % d’hommes ; âge moyen : 19,38 ans). Les lésions étaient des contusions dans 61,5 % des cas, des brûlures dans 33,3 % des cas, des plaies perforantes du globe oculaire dans 15,4 % des cas. Plus de la moitié des patients présentaient des blessures oculaires ayant nécessité un recours à une prise en charge chirurgicale en urgence. L’hospitalisation totale induite était de 259 jours. L’acuité visuelle finale était abaissée dans 33,3 % des cas et 25,6 % des patients ont présenté une perte fonctionnelle oculaire majeure (acuité visuelle inférieure à 1/20).ConclusionLes feux d’artifice sont une cause de baisse d’acuité visuelle, en particulier chez les hommes jeunes. Tous les ans de nouveaux accidents se produisent lors des fêtes de la nouvelle année qui sont des exceptions faites dans la législation locale sur la vente et l’usage des ADD. Le strict encadrement légal de l’usage des ADD et l’information du public pourrait peut-être éviter la perte fonctionnelle de plusieurs yeux chaque année.