Les conséquences d’une erreur de dosimétrie en radiochirurgie ne sont pas comparables avec celles de la radiothérapie conventionnelle. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’évolution clinique et radiologique des patients traités par radiochirurgie stéréotaxique pour des métastases cérébrales pendant la période de l’accident de surexposition survenu au centre de Toulouse. Entre avril 2006 et mars 2007, 33 patients porteurs de 57 métastases ont été traités dans le Centre régional de radiochirurgie stéréotaxique de Toulouse (Novalis®, BrainLab). Une erreur d’étalonnage dans la détermination des facteurs de diffusé a conduit à une surexposition variable selon la taille des faisceaux d’irradiation. L’âge médian était de 55 ans [35–85]. Vingt-et-un patients (64 %) étaient porteurs d’une métastase unique. Les néoplasies primitives étaient : le poumon (16 cas), le rein (neuf cas), le sein (quatre cas), autres (quatre cas). Le volume tumoral moyen était de 3,2 cm3[0,04–14,07]. La dose moyenne prescrite à l’isocentre était de 20 Gy [10–23], la dose délivrée moyenne était de 31,5 Gy [13–52], soit un surdosage moyen de 61,2 % [5,6–226,8]. Pour évaluer cette surexposition, trois paramètres ont été utilisés : un index de risque basé sur le volume cible et la dose, le volume de parenchyme recevant plus de 12 Gy et la dose moyenne dans une sphère de 20 cm3 autour de la cible. La médiane de survie était de 14,1 mois. Le taux de survie était de 79,4 % à six mois, 59,1 % à 12 mois et 27,2 % à 24 mois. Le taux de contrôle tumoral était de 80,7 %. Aucun cas de morbidité radio-induite n’a été observé. Aucune corrélation n’a été établie entre la survenue des décès et les différents paramètres étudiés. Les taux et délais de survie observés dans la série des patients traités et surexposés s’intègrent parfaitement parmi les résultats de la littérature internationale. Bien que les doses délivrées soient au-dessus des doses généralement prescrites, cet accident de dosimétrie n’a pas eu de conséquence sur ce groupe de patients. Les décès observés ne sont pas liés à la surexposition et aucun effet secondaire n’a été noté.