L’examen de sperme est un test aussi indispensable qu’inévitable pour explorer la fertilité masculine. Le spermocytogramme, ou analyse morphologique des spermatozoïdes, fait partie intégrante de ce bilan. Comment cette dernière analyse peut-elle orienter la prise en charge du couple en insémination, fécondation in vitro (FIV) classique ouintracytoplasmic sperm injection(ICSI) ? Si l’analyse morphologique des spermatozoïdes semble avoir un poids supérieur à la numération et à la mobilité pour prédire le devenir en Assistance médicale à la procréation, un certain nombre de considérations méthodologiques limite actuellement son utilisation de manière consensuelle dans tous les laboratoires : recours à des classifications différentes, influence des procédés de coloration, variabilité subjective de la lecture, décroissance régulière du seuil de normalité défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au niveau international, la classification fondée sur les critères stricts de Tygerberg s’est imposée comme la référence, avec un seuil de 4 % en dessous duquel le pronostic de fécondation est médiocre et suggère le recours d’emblée à une ICSI. Cependant, cette stratégie est mise à mal par des études contradictoires. En ce qui concerne la classification française de David, le seuil de 30 % ne semble pas prédictif et devrait probablement être réajusté.