Données nouvelles sur la lipoprotéine(a): une curiosité biochimique ou un facteur de risque cardiovasculaire important?
Auteurs : de Brouckère V1, Liénart F, Ducobu JLa lipoprotéine(a) est une molécule intéressant à la fois les chercheurs et les cliniciens qui s'occupent de l'évaluation du risque cardiovasculaire. La Lp(a) est une particule hybride, composée d'une moitié indistinguable du LDL, liée par un pont disulfure à un composant glycoprotéique particulier, l'apolipoprotéine(a). Beaucoup d'arguments épidémiologiques arrivent à la conclusion que l'élévation de la Lp(a) est un facteur de risque cardiovasculaire indépendant. L'apolipoprotéine(a) présente des homologies avec le plasminogène car elle contient de nombreux motifs en boucle appelés « kringle » semblables à ceux du plasminogène. Le nombre des kringles de l'apo(a) explique l'hétérogénéité de taille des isoformes de la Lp(a). Les similitudes entre la Lp(a) et le LDL d'une part et le plasminogène d'autre part ont conduit à formuler l'hypothèse que la Lp(a) joue un rôle à la fois dans l'athérogenèse et la thrombogenèse. De plus, l'apo(a) possède des propriétés spécifiques qui expliquent que la Lp(a) peut affecter la fonction plaquettaire et aussi contribuer à la dysfonction endothéliale. De nouvelles données récentes ont mis en évidence un rôle de la Lp(a) dans l'élimination des phospholipides oxydés. Les futurs développements dans ce domaine comprendront la détermination du rôle de la taille des isoformes de l'apo(a), la mise en évidence des rôles physiologiques de la Lp(a) ainsi que l'élaboration de recommandations cliniques pour la meilleure prise en charge d'un taux élevé de Lp(a).