ObjectifsL’âge de survenue des purpuras vasculaires peut influencer les manifestations cliniques et l’évolution de certaines maladies systémiques. Aucune équipe n’a jusqu’alors étudié les caractéristiques, notamment étiologiques, des purpuras vasculaires chez les sujets âgés de plus de 65 ans.MéthodesCette étude rétrospective a concerné les patients consécutifs, hospitalisés ou vus en consultation entre le 1^er janvier 1996 et le 1^er juillet 2008 dans le département de médecine interne du centre hospitalier universitaire de Rouen, ayant eu un diagnostic de purpura vasculaire. Nous avons comparé les paramètres cliniques (sexe, signes généraux, articulaires, pulmonaires, digestifs, rénaux), biologiques et les causes des purpuras vasculaires chez les patients âgés de moins et de plus de 65 ans.RésultatsLe délai moyen entre la survenue des premiers symptômes et le diagnostic de purpura vasculaire était superposable chez les 74 sujets âgés de moins et les 58 de plus de 65 ans (10 vs 15 jours ;p = 0,39). Les caractéristiques cliniques étaient aussi voisines entre les 2 groupes. Les paramètres biologiques associés à l’âge supérieur à 65 ans étaient un taux plus élevé des valeurs médianes de la vitesse de sédimentation (44 vs 28 mm/h ;p = 0,006), de l’urée (8 vs 5 mmol/L ;p < 0,0001) et de la créatinine (92 vs 74 μmol/L ;p = 0,004), ainsi qu’une hypoprotidémie (p = 0,023). Les causes des purpuras vasculaires étaient, le plus souvent, représentées chez les sujets âgés notamment par les infections (n = 24), les médicaments (n = 12), les vascularites systémiques (n = 8) et les cancers (n = 8) ; seuls les cancers étaient significativement plus fréquents chez les sujets âgés (p = 0,02).ConclusionLes causes des purpuras vasculaires pourraient varier en fonction de l’âge, car les cancers étaient plus fréquents chez les sujets âgés de plus de 65 ans. Ainsi, notre travail indique que chez les patients âgés d’au moins 65 ans ayant un purpura vasculaire, il faut chercher une néoplasie sous-jacente.