L’objectif de ce travail était de faire une revue de la littérature permettant d’identifier le type de toxicité radio-induite au niveau de l’oreille ainsi qu’une dose seuil. La toxicité limitante est la surdité neurosensorielle. Une relation dose–effet est démontrée par plusieurs auteurs. Elle concerne environ 30 à 40 % des patients irradiés dans la sphère ORL. Son intensité est néanmoins variable selon la localisation : les irradiations du cavum, des sinus paranasaux et de la loge parotidienne sont les plus à risque. Les hautes fréquences sont plus vulnérables que les basses. L’âge et l’état de base influencent largement le handicap ultérieur. Dans la mesure du possible, la dose doit être la plus basse possible sans dépasser 40 Gy dans la cochlée. En cas d’association à d’autres facteurs de toxicité (âge, déficit auditif préalable, association concomitante ou séquentielle à du cisplatine), cette dose doit être la plus faible possible. Si les contraintes carcinologiques imposent une dose potentiellement toxique, le patient doit en être informé.