Grâce aux longues survies observées de plus en plus souvent chez les patients traités pour cancer, il n’est pas rare de voir émerger un deuxième cancer primitif après radiothérapie. L’incidence cumulée de ces deuxièmes cancers sur 40 ans peut atteindre 20 % pour les personnes traitées vers l’âge de 40 ans. Parmi les deuxièmes cancers primitifs, certains peuvent être causés par l’irradiation. La méthode la plus utilisée pour quantifier la proportion de deuxième cancer primitif lié à l’irradiation compare le risque de cancer à ce qu’il aurait été en l’absence d’irradiation, le rapport de ces deux risques est le risque relatif (RR). Dans la littérature on retient un RR voisin de 1,1 chez l’adulte. Chez l’enfant, le RR est voisin de 6, traduisant un risque de deuxième cancer primitif favorisé par l’irradiation beaucoup plus élevé que chez l’adulte. La quantification de ces événements, leurs mécanismes biomoléculaires, leurs facteurs favorisants restent encore imprécis, voire inconnus compte tenu de leur complexité. Dans le cadre des règles de radioprotection pour les patients bénéficiant d’une radiothérapie, il convient de donner une information adaptée et de justifier le rapport coût/bénéfices de cette irradiation vis-à-vis du risque de deuxième cancer. Une optimisation de la technique de radiothérapie est indispensable, notamment chez les enfants et adultes jeunes, pour, tout en donnant la dose optimale dans le volume cible, réduire au maximum les volumes de tissu sain ou organes à risque exposés et recevant des doses d’irradiation significatives sans que des règles définitivement validées puissent être proposées.