La thyroïde est la glande endocrine la plus développée de l’organisme. De part sa situation anatomique, elle peut être exposée aux rayonnements ionisants lors de la radiothérapie externe impliquant une partie ou la totalité de la région cervicale. Dans cette revue, nous décrivons la toxicité thyroïdienne radio-induite, insuffisamment rapportée dans la littérature, ses facteurs de risques et ses modalités de surveillance. Les modifications fonctionnelles après radiothérapie externe sont dominées par les effets tardifs, survenant au-delà de six mois et majoritairement représentées par l’hypothyroïdie clinique et infraclinique. Son taux d’incidence est de 20 à 30 %, et elle peut survenir tardivement, 25 ans après une irradiation. Des hyperthyroïdies et des manifestations auto-immunes ont été décrites dans une moindre proportion. Les modifications morphologiques radio-induites consistent en des lésions bénignes (principalement les adénomes) ou malignes, plus redoutées et dont le taux d’incidence serait de 0,35 %. La survenue de troubles fonctionnels dépendrait de la dose reçue par la glande et du volume irradié. Les techniques modernes de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité pourraient permettre d’améliorer la préservation de la thyroïde, aux dépends de l’augmentation des faibles doses exposant au risque théorique de cancérogenèse secondaire.