ObjectifsSyndrome des anticorps anti-phospholipides (SAPL) et complications obstétricales sont maintenant associés depuis 20 ans. Le but de notre étude était de définir une sous-population du SAPL à haut risque obstétrical et de rechercher les critères prédictifs de complications, afin d’en améliorer la prise en charge.Patientes et méthodesNous avons conduit une étude rétrospective au CHU de Rouen entre janvier 1998 et janvier 2008. Étaient incluses les grossesses de patientes présentant un SAPL selon les critères de Sydney à l’exception du critère fausses couches répétées.RésultatsL’étude a concerné 20 grossesses issues de huit patientes. Quatorze grossesses ont donné naissance à des enfants vivants soit 70 %. 28,6 % se sont compliquées d’une pré-éclampsie, dont 50 % de HELLP syndrome associé, 28,6 % d’une hypotrophie et 42 % d’accouchement prématuré. Le pronostic obstétrical était significativement plus péjoratif dans le sous-groupe SAPL avec notchs bilatéraux persistants (5 grossesses sur 12) : médiane du terme de naissance de 30 versus 37,5 semaines d’aménorrhée et médiane de poids de naissance de 950 g versus 2780 g (p < 0,05).Discussion et conclusionLes patientes ont été sélectionnées selon les critères les plus spécifiques du SAPL (thromboses, perte fœtale), ainsi que sur les antécédents de retard de croissance intra-utérin et pré-éclampsie sévère. Dans certaines séries, ces complications tiennent une place majeure, dans d’autres, elles sont négligeables. Ce taux dans notre étude est élevé (47 %) et la présence de notchs bilatéraux semble être un excellent marqueur prédictif de complications vasculoplacentaires dans cette population.