Nous rapportons la découverte chez une femme d’un macorprolactinome à l’occasion d’une complication ophtalmologique inhabituelle. Une femme, âgée de 54 ans, fut adressée à la consultation d’endocrinologie pour la suspicion d’une hyperthyroïdie en raison d’une exophtalmie gauche évoluant depuis 6 mois. Dans ses antécédents, étaient notées des céphalées évoluant depuis une année et une aménorrhée secondaire depuis l’âge de 38 ans. L’examen ophtalmologique confirma l’exophtalmie unilatérale gauche irréductible, qui était associée à une paralysie oculo-motrice et une acuité visuelle réduite à la perception lumineuse. La tomodensitométrie orbito-cérébrale montrait la présence d’une volumineuse lésion tissulaire, prenant le contraste, centrée sur la loge sellaire, s’étendant dans tous les sens et détruisant les parois osseuses. Les examens biologiques hormonaux confirmèrent le diagnostic de prolactinome (avec un taux à 8723 ng/ml) et mirent en évidence une insuffisance antéhypophysaire. Le traitement à la bromocriptine, à dose progressive, permit une baisse spectaculaire de la prolactinémie (<200 ng/ml) au bout d’un mois. Les particularités de cette observation sont représentées par le caractère très invasif de ce prolactinome chez une femme et sa découverte à l’occasion d’une complication ophtalmologique inhabituelle.