La radiothérapie des tumeurs thoraciques (sein, adénopathies médiastinales, poumon, œsophage) peut induire une toxicité cardiaque vu la proximité anatomique du cœur. Cette revue a pour objectif de décrire la toxicité cardiaque radio-induite et des facteurs de risque de toxicité cardiaque. Une recherche sur Medline®et PubMed®a été réalisée en utilisant les mots clefscardiac – heart – radiotherapy – toxicity – cardiotoxicity – breast cancer – lymphoma. La toxicité radio-induite dans les cancers du sein et les lymphomes avec atteinte médiastinale est la plus souvent décrite et la mieux connue. Les atteintes cardiaques, souvent méconnues, les plus fréquemment rapportées sont la péricardite, l’insuffisance cardiaque diastolique et l’insuffisance coronarienne. L’administration conjointe d’anthracyclines est un facteur majeur d’augmentation du risque de toxicité cardiaque agissant de manière synergique avec la radiothérapie. La correction des autres facteurs de risque classiques cardiovasculaires est primordiale. De plus, il existe une corrélation entre la toxicité et la dose totale prescrite, la dose par fraction et le volume d’irradiation. Le volume de cardiaque recevant 35 Gy doit être inférieur à 30 % et la dose par fraction et par jour ne doit pas excéder 2 Gy. La distance maximum au cœur doit être inférieure à 1 cm au cours de l’irradiation des cancers du sein. Les techniques modernes permettent une diminution du risque. Cependant, l’association plus fréquente avec des chimiothérapies ou des thérapies ciblées, dont on ne connaît pas les séquelles à long terme, doit inciter à la plus grande vigilance et optimiser au mieux le traitement.