Points essentielsLa mortalité par cancer de la prostate est très faible avant 75 ans: si l’on suit 1000 hommes de la naissance à 75 ans, on observera 7 décès par cancer de la prostate.Le cancer de la prostate est extrêmement fréquent :si l’on autopsiait 1000 hommes de 75 ans, on trouverait un cancer de la prostate chez 800 d’entre eux.Le dépistage systématique par dosage de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) dans la population générale induit donc une épidémie.Le bénéfice du dépistage n’est pas clairement démontré.L’affirmation que le dépistage réduit de 20 % la mortalité par cancer de la prostate repose sur le meilleur résultat observé dans le meilleur sous-groupe (les hommes 55 à 69 ans) dans le seul essai qui montre un bénéfice.Même si le dépistage réduit de 20 % la mortalité par cancer de la prostate, ses inconvénients– qui sont un doublement du risque de diagnostic et des effets indésirables fréquents et graves des traitements (50 % d’incontinence ou d’impuissance) –pèsent en défaveur du dépistage systématique.Même si le dépistage réduit de 20 % la mortalité par cancer de la prostate,le bénéfice absolu du dépistagedans une population de 1000 hommes de 55 à 69 ans suivis 9 ans sera d’éviter, au maximum, un décès par cancer de la prostate. En effet, le nombre attendu de cancer de la prostate en l’absence de dépistage est inférieur à 4, donc une réduction de 20 % représente moins d’un décès.