Hyperglycémie et risque cardiovasculaire: bilan des grandes études.
Auteurs : Grimaldi A1Le diabète est un facteur de risque cardiovasculaire majeur. Cependant, le rôle de l'hyperglycémie, bien démontré dans la survenue des complications de microangiopathie, reste débattu pour la macroangiopathie. Les études épidémiologiques ont montré qu'une augmentation de 1 point de l'HbA1c correspond à une augmentation du risque d'infarctus du myocarde de 15 %, et il est admis, bien que non formellement démontré, qu'une diminution de l'HbA1c de 1 point entraîne une réduction équivalente du risque de survenue d'infarctus du myocarde chez les patients en prévention primaire. Le bénéfice d'un bon équilibre glycémique semble même rémanent pendant plusieurs années. En revanche, ce bénéfice n'est pas démontré chez les patients en prévention secondaire ou à haut risque cardiovasculaire. Au contraire, deux études (ACCORD et VADT) ont rappelé le risque de mortalité associée aux hypoglycémies sévères chez ces patients. Finalement, chez les patients en prévention secondaire ou à haut risque cardiovasculaire, l'objectif d'équilibre glycémique doit être modulé en fonction du risque hypoglycémique. Une HbA1c inférieure à 7,5 % paraît un objectif raisonnable chez les patients diabétiques en prévention secondaire traités par sulfamides hypoglycémiants ou insuline, alors que l'objectif général reste pour l'ensemble des diabétiques une HbA1c inférieure à 7 %, et que l'on peut viser au début du diabète, lorsqu'on utilise les médicaments insulino-sensibilisateurs, une HbA1c inférieure à 6,5 %.