But de l’étudeÉtudier les résultats de la chirurgie de la cataracte par phacoémulsification chez les patients présentant un syndrome pseudoexfoliatif (complications per- et postopératoires) ainsi que les caractéristiques cliniques de ces patients.Patients et méthodesNous avons mené une étude rétrospective, monocentrique et comparative de deux groupes de patients. Les patients inclus dans l’étude ont eu une chirurgie de cataracte par phacoémulsification à l’hôpital Avicenne entre janvier 2006 et décembre 2008, par un chirurgien senior. Deux groupes ont été constitués : un premier groupe regroupant les patients avec un syndrome pseudoexfoliatif (groupe PEC) et un second groupe de patients ne présentant pas de pseudoexfoliation (groupe témoin), ni autre pathologie favorisant les complications opératoires (pas de glaucome par fermeture de l’angle, ni de traumatisme). Les deux groupes étaient comparables en termes démographique (âge et sexe), et d’intensité de la cataracte (acuité visuelle préopératoire comparable). Les caractéristiques cliniques de chaque patient (acuité visuelle pré- et postopératoire, PEC uni- ou bilatérale, hypertension oculaire, glaucome, diamètre pupillaire dilaté), ainsi que les complications per- et postopératoires de la chirurgie de cataracte ont été relevées.RésultatsCent quatre yeux de 81 patients ont été inclus dans l’étude : 52 yeux dans le groupe PEC et 52 yeux dans le groupe témoin. Une phacoémulsification a été réalisée dans 100 % des cas avec un cas d’implant de chambre antérieure pour le groupe PEC. L’acuité visuelle postopératoire moyenne était de LogMAR 0,06 ± 0,2 dans le groupe PEC et de LogMAR 0,03 ± 0,06 dans le groupe témoin. Il n’y avait pas de différence significative de rupture capsulaire entre les deux groupes (p = 0,32). La survenue d’un œdème cornéen en postopératoire était plus fréquente dans le groupe PEC (p < 0,05). Il existait une prédominance de forme bilatérale du syndrome pseudoexfoliatif (72 %). Un glaucome chronique à angle ouvert (GCAO) ou une hypertonie oculaire était associé dans 21 cas (40 %) dans le groupe PEC versus cinq cas (5 %) dans le groupe témoin (p < 0,05). Une mauvaise dilatation était observée dans 25 cas (48 %) dans le groupe PEC versus deux cas (4 %) dans le groupe témoin (p < 0,05). Une cardiopathie ischémique était significativement plus fréquente dans le groupe PEC (p < 0,05).DiscussionLe syndrome pseudoexfoliatif est associé à une mauvaise dilatation pupillaire et une fragilité zonulaire. Plusieurs techniques alternatives peuvent aider à la gestion peropératoire d’un syndrome pseudoexfoliatif pour en limiter ...