La toxoplasmose constitue l’étiologie la plus fréquente des uvéites postérieures dans le monde. Le problème de la toxoplasmose au cours de la grossesse pose en réalité deux questions : celle de la toxoplasmose congénitale, due à une primo-infection de la femme enceinte et celle de la présence d’une rétinochoroïdite toxoplasmique active chez une femme enceinte. L’ingestion de viande mal cuite ou crue est responsable d’un tiers à deux tiers des contaminations chez les femmes enceintes. La séroprévalence en Europe de la toxoplasmose est élevée, jusqu’à 54 % dans les pays européens du Sud. Les mesures hygiénodiététiques de prévention primaire sont proposées aux femmes enceintes immunocompétentes séronégatives pour la toxoplasmose. Les atteintes oculaires sont représentées par la rétinochoroïdite et différentes lésions associées. Le service d’ophtalmologie et de parasitologie du CHU de la Croix-Rousse (hospices civils de Lyon) suit actuellement la plus grande cohorte mondiale d’enfants atteints de toxoplasmose congénitale (430 enfants vivants en 2005). Notre taux global de transmission lors d’une primo-infection est de 30 %. L’incidence notée des rétinochoroïdites est de 24 % au sein de notre cohorte prospective. Au cours du suivi, des récidives sont apparues dans 29 % des cas. La présence d’une rétinochoroïdite toxoplasmique active chez une femme enceinte pourrait peut-être exposer à un risque de transmission à cause de la possible parasitémie. Le traitement pourrait être envisagé chez toutes les femmes enceintes, à base d’azithromycine seule ou en cas de menace maculaire associée à la pyriméthamine à partir du deuxième trimestre.