La vessie est un organe creux visco-élastique impliqué dans la continence urinaire. De part sa situation anatomique, elle peut être exposée en totalité ou en partie aux rayonnements ionisants lors de la radiothérapie externe et de la curiethérapie de la région pelvienne. Les modifications fonctionnelles ou morphologiques précoces et tardives après radiothérapie externe sont respectivement dominées par la pollakiurie, les troubles de la compliance et les hématuries. Leur incidence est souvent mal précisée dans la littérature ainsi que les modalités correspondantes de la radiothérapie. À partir d’une recherche dans la base de données Medline®sur PubMed en utilisant les mots clésbladder – radiotherapy – toxicity – radiation cystisis – tolerability – organ at risk, nous décrirons dans cette revue les toxicités vésicales précoce et tardive radio-induites. Actuellement, des recommandations existent sur les contraintes de doses à respecter ; elles dérivent essentiellement des données de la radiothérapie prostatique mais sans consensus clair. En pratique, ces contraintes doivent s’adapter au contexte clinique : traitement d’un cancer de vessie, impliquant l’irradiation de la totalité de l’organe ou traitement d’une autre tumeur pelvienne (de la prostate, de l’utérus…) pour lequel la vessie est un organe à risque. De plus, la dose délivrée (au-delà de 60 Gy) et l’administration conjointe de chimiothérapie sont des facteurs d’augmentation du risque de toxicité. Les techniques modernes de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité auront probablement un impact bénéfique sur la toxicité de cet organe.