Il y a plus de dix ans, l’hypothèse selon laquelle les cellules fœtales, persistant chez la mère après la grossesse, pourraient avoir une « réaction contre leur hôte » ou réaction « auto/allo »-immune a été émise. La mise en évidence de quantités élevées de microchimérisme (Mc) fœtal chez les femmes atteintes de sclérodermie systémique (ScS), comparées à des sujets sains, a conforté cette hypothèse. Depuis, de nombreuses études ont analysé et quantifié le Mc dans la ScS et dans d’autres maladies mais les résultats ont été quelquefois contradictoires. Plusieurs explications à ces divergences sont proposées dans cette revue. Ces dix années de recherche ont permis de comprendre qu’une cellule microchimérique est capable du pire et du meilleur selon des facteurs spécifiques (environnementaux, génétiques…). Le retour à un phénotype non agressif semble possible et donne un espoir thérapeutique.