Objectifs. Évaluer la faisabilité en pratique clinique de la spectroscopie par résonance magnétique dans le cancer de prostate, avec des antennes externes multicanaux à 1.5 T. Matériel et méthode. Évaluation rétrospective de 31 patients atteints d'un cancer de prostate, ayant eu une spectro-IRM dans leur bilan d'extension et traités par prostatectomie radicale. Mesure du ratio des trois métabolites principaux ([choline + créatine]/ citrate) et analyse du spectre de régions d'intérêt placées a posteriori dans des zones saines et pathologiques en utilisant comme standard de référence les pièces de prostatectomie. Résultats. Cent quatre-vingt-trois voxels ont été analysés. L'analyse qualitative visuelle retrouvait 88,50 % de spectres pathologiques au sein du tissu cancéreux, 11,70 % parmi la zone de transition saine et 1,60 % dans la zone périphérique saine. Les ratios du tissu prostatique sain étaient significativement plus élevés (p < 0,0001) dans la zone de transition (0,41 ± 0,24) que dans la zone périphérique (0,22 ± 0,36). Les voxels correspondant au cancer de prostate avaient des ratios significativement plus élevés (2,84 ± 2,74) que les voxels des tissus sains de la zone de transition (p < 0,0001) et de la zone périphérique (p < 0,0001). Conclusion. La spectroscopie de prostate avec des antennes externes apparaît faisable en routine clinique à 1.5 T, bien que présentant de nombreuses limites.