ObjectifÉtudier l’impact de la gémellité et de l’accouchement de jumeaux sur le risque de survenue d’une incontinence urinaire d’effort (IUE) en post-partum.Patientes et méthodesÉtude rétrospective unicentrique comparant 117 patientes ayant accouché de jumeaux à 117 patientes ayant accouché de singletons entre janvier 2003 et décembre 2005 dans une maternité de niveau III. Les critères étudiés sont les facteurs associés à la survenue d’une IUE en post-partum, sa sévérité et son retentissement sur la qualité de vie.RésultatsSoixante patientes dans le groupe « jumeaux » et 59 dans le groupe « singletons » ont répondu à un auto-questionnaire. Le recul moyen est de 20,2 mois ± 10,1. La prévalence de l’IUE dans la population globale est de 30 %. Le taux d’IUE est significativement plus élevé dans le groupe « jumeaux » (40 %) comparé au groupe « singletons » (20 %) (p = 0,03). La gémellité est significativement associée à l’IUE du post-partum plus de 20 mois après l’accouchement (OR = 2,6 [1,1–5,9],p = 0,02). L’analyse univariée retrouve six autres facteurs de risque : IMC supérieur ou égal à 30 (OR = 6,3 [1,2–34,1],p = 0,03), IUE prénatale (OR = 4,2 [1,7–10,4],p = 0,002), durée totale du travail supérieure ou égale à huit heures (OR = 4,8 [1,6–14,5],p = 0,06), expression utérine (OR = 4,5 [1,1–18,3],p = 0,03), poids total fœtal (p = 0,003) et IUE du post-partum immédiat (OR = 12,9 [5–33,5],p < 0,001).Discussion et conclusionL’accouchement vaginal successif de deux fœtus ne semble pas plus pourvoyeur d’IUE tardive qu’une césarienne. Dans les grossesses gémellaires, le taux relativement élevé d’IUE du post-partum semble lié au poids fœtal total.