Duverney fut un pionnier en matière de recherche et d’enseignement, il pratiquait et enseignait la médecine et la chirurgie, et il menait des travaux scientifiques anatomiques pour améliorer la compréhension du corps humain. Pour Peltier, il fut le premier universitaire de chirurgie. Sa carrière prodigieuse ne tient exclusivement qu’en sa passion pour la connaissance. Il devint un des acteurs principaux du bouleversement scientifique dans les méthodes d’investigations et de présentation de la science, en particulier médicale, à la fin duxvii^esiècle. Le souci de l’exactitude et la peur de l’imparfait furent un moteur et un frein pour celui que nombreux appelaient le Maître. Le seul ouvrage qu’il publia fut un succès mondial, dont la portée des connaissances sur l’organe de l’ouïe et la physiologie de l’audition qu’il contient étonne encore aujourd’hui, bien que celles-ci soient fondées uniquement sur l’observation minutieuse de l’architecture anatomique. Cinquante ans de dévouement au sein de l’Académie ont non seulement permis des avancées considérables dans les domaines de l’ostéologie, l’otologie, de l’embryologie, la physiologie respiratoire et circulatoire, mais également, de par la qualité de ses enseignements, la formation d’une relève compétente : ses élèves s’appelaient Winslow, Sénac, Petit, Dionis, Valsalva. Il est fréquemment cité chez les vétérinaires oto-rhino-laryngologiste et chez les dentistes pour sa contribution majeure à leur discipline. Duverney est mort à 82 ans, il est resté au service de la science jusqu’au bout, et a laissé derrière lui une somme d’écrits et de travaux que ses proches comme Dionis ont pu développer, au bénéfice de la connaissance scientifique.