En dehors des modèles « idéaux » que sont le cancer du sein, le cancer du côlon et le cancer du col de l'utérus, les autres cancers, en particulier cancers bronchopulmonaires, urologiques (en dehors du cas particulier de la prostate), du foie et du mélanome se prêtent mal à des actions de dépistage et de diagnostic précoce. Cette affirmation doit cependant être nuancée, car même dans ces cancers des actions ciblées sur certaines populations peuvent aboutir à des actions coût-efficaces. Le meilleur exemple est la surveillance de patients cirrhotiques par échographie et dosage de l'alphafœtoprotéine tous les 6 mois qui a prouvé son efficacité en réduisant la mortalité due au cancer primitif du foie. La surveillance de certaines populations de patients ayant de nombreux nævus ou des antécédents de mélanome permet également un diagnostic précoce et efficace de mélanomes, au prix cependant de l'exérèse de nombreuses lésions non cancéreuses. Ce modèle idéal ne se vérifie pas toujours, puisque le dépistage et le diagnostic précoce du cancer bronchopulmonaire chez les fumeurs restent des échecs même en utilisant la tomodensitométrie.