Dysplasie ectodermique hypo/anhidrotique: 10 observations.
Auteurs : Ezzine Sebai N1, Khaled A, Kharfi M, Bouzgarrou A, M'halla H, Jones M, Fazaa B, Kamoun MRPrérequis: Les dysplasies ectodermiques , affections héréditaires rares, associent des anomalies des tissus ectodermiques et sont classées en fonction de quatre signes cardinaux: la trichodysplasie, l'hypodontie, l'onychodysplasie et l'hypohidrose. But: Le but de notre travail est de préciser les caractéristiques épidémiocliniques, les moyens diagnostiques, l'évolution et les moyens thérapeutiques de cette maladie rare et ce à travers 10 observations de DE hypohidrotiques (DEH). Méthodes: Notre étude était rétrospective analysant toutes les observations de dysplasie ectodermique an/hypohidrotique de 1977 à 2006. Résultats: Dix patients ont été colligés [âge moyen: 14 ans, sex-ratio de 9/1]. Le délai diagnostic moyen était de 14 ans. Une consanguinité parentale a été signalée dans 3 cas et la notion de cas familiaux dans 1 cas. Tous les patients présentaient la dysmorphie faciale caractéristique, une hypotrichose ainsi que des anomalies dentaires (hypodontie 8/10; anodontie 2/10) et de la fonction sudorale (hypohidrose 6/10; anhidrose 4/10). L'histologie montrait une raréfaction des glandes sudorales (malades hypohidrotiques) et une absence totale (malades anhidrotiques). Trois malades avaient une kératodermie palmoplantaire. Des atteintes extra-cutanées ont été trouvées dans 8 cas (rhinites à répétitions 6/10, otite moyenne récidivante 3/10, pneumopathies à répétition 3/10, xerophtalmie 3/10). Conclusion: Les 10 observations de DEA rapportées entrent dans le cadre du syndrome de Chris-Siemens Touraine. Cette série illustre le retard diagnostique et confirme la fréquence de l'hérédité récessive liée à 1'X et la possibilité d'une transmission autosomique. Un diagnostic précoce permettra d'assurer une meilleure qualité de vie aux patients et surtout de proposer un conseil génétique aux parents. Notre série illustre la rareté des DEA, qui est probablement en partie expliquée par la méconnaissance de la maladie par les cliniciens.