La mise en place des programmes de dépistage mammographique et l’avènement des thérapeutiques néoadjuvantes ont modifié la chirurgie des cancers mammaires qui est devenue moins mutilante qu’autrefois. Cependant, malgré ces avancées, le traitement des cancers mammaires passe encore par la mastectomie dans plus de 20 % des cas. Le vécu de la mastectomie varie considérablement d’une femme à l’autre, entraînant des perturbations plus ou moins profondes de l’image de soi, de la féminité et de la sexualité. La reconstruction mammaire constitue pour certaines femmes une réponse à ces perturbations, tout en ne dispensant pas du deuil du sein perdu et de l’appropriation du sein reconstruit. Pour d’autres femmes, plus nombreuses (environ 80 %), la reconstruction mammaire n’est pas souhaitée, même lorsqu’elle est encouragée par l’équipe soignante. Notre mise au point concerne ces patientes n’ayant pas souhaité avoir recours à la reconstruction mammaire, afin d’analyser leurs motivations, leur vécu et le sens du choix qui les conduit à s’en abstenir.