ResumeFaut-il réparer l’artère digitale palmaire dans les sections du pédicule collatéral des doigts ? Cette réparation est discutée en cas de lésion unipédiculaire, sur un doigt vascularisé et le plus souvent négligée en pratique chirurgicale courante. Le problème étant de savoir quel est le rôle d’une artère réparée et perméable sur la sensibilité et sur l’importance de l’intolérance au froid. L’auteur présente une étude rétrospective sur la réinnervation des nerfs digitaux après une section d’un nerf digital palmaire associé ou non à la section de l’artère digitale palmaire. L’exploration de l’artère a été réalisée par échographie doppler. Quarante nerfs chez 35 patients ont été étudiés avec un recul minimum de trois ans. Vingt-cinq nerfs étaient associés à une artère perméable, 15 à une artère non perméable. Le résultat fonctionnel a été jugé par le test de Weber (S2PD) et la présence ou non d’une intolérance au froid. Ce travail démontre de façon statistiquement significative le rôle de l’artère digitale dans la qualité de la récupération nerveuse sensitive et la survenue d’une intolérance au froid. Sa perméabilité assure un meilleur résultat sensitif avec un S2PD à 8,84 mm versus 13,47 mm en cas d’artère non perméable. Par ailleurs, on retrouve 16 % d’intolérance au froid en cas d’artère perméable versus 86,7 % en cas d’artère non perméable. Il semble que la réparation systématique de l’artère digitale palmaire puisse être recommandée. Cette réparation est d’autant plus justifiée que les conditions locales sont peu favorables, en particulier en cas de plaie contuse avec lésions associées (tendineuses ou osseuses).