IntroductionLa vancomycine (V) et la teicoplanine (T), antibiotiques de la famille des glycopeptides prescrits au cours d’infections sévères, peuvent induire différents types de toxidermies.ObjectifÉvaluer l’intérêt d’explorations allergologiques dans les toxidermies mettant en cause les glycopeptides, à partir d’une série de huit patients.Patients et méthodesÉtude rétrospective (2000–2007). Six semaines après la disparition de la toxidermie, des tests cutanés (tests épicutanés, prick-tests et intradermoréactions [IDR]) étaient réalisés. S’ils étaient négatifs, la réintroduction d’un glycopeptide était proposée.RésultatsLa population de l’étude comportait cinq femmes et trois hommes, d’âge moyen 53 ans. Trois d’entre eux avaient présenté une réaction à la vancomycine, quatre à la teicoplanine et un aux deux molécules. Les toxidermies étaient réparties en six cas d’exanthème maculopapuleux (EMP), un cas de syndrome d’hypersensibilité oudrug reaction with eosinophilia and systemic symptoms(DRESS) et un cas d’urticaire. Les scores d’imputabilité intrinsèque des glycopeptides impliqués variaient de I2 à I3. Les tests cutanés par IDR étaient positifs chez quatre des huit patients, avec une réactivité croisée entre T et V dans deux cas. La réintroduction de l’une des deux molécules était réalisée avec une bonne tolérance chez quatre patients.DiscussionCes résultats préliminaires suggèrent que les tests cutanés médicamenteux pourraient aider à guider une éventuelle réintroduction d’un glycopeptide chez les patients ayant une suspicion de toxidermie à cette classe d’antibiotiques. Toutefois, la spécificité des IDR aux glycopeptides doit être encore évaluée. Les réactions croisées entre glycopeptides, observées chez deux de nos patients, ont déjà été rapportées dans la littérature mais ne paraissent pas systématiques.