La neurotoxicité des traitements cytotoxiques et cytostatiques est fréquente mais peu connue. Elle dépend des produits utilisés et peut être le facteur limitant du traitement oncologique avec un impact immédiat sur la qualité de vie. La connaissance et la détection précoce des complications neurologiques des traitements chimiothérapiques ont un impact majeur sur la prise en charge des malades. Les symptômes neurologiques varient selon la nature des produits utilisés dans leur topographie, leur physiopathologie, leur intensité et leur évolution. Les progrès dans les stratégies thérapeutiques en oncologie se sont associés à de nouvelles toxicités. Les symptômes dépendent des voies d’administration utilisées, des doses, de la pharmacodynamique et de la cinétique du médicament. Les traitements neuroprotecteurs sont en cours d’évaluation. Les diagnostics différentiels les plus fréquents sont les syndromes paranéoplasiques, eux aussi sous-diagnostiqués, et les atteintes spécifiques du cancer. Une fois installées, les manifestations neurotoxiques ne sont pas toujours réversibles. La prise en charge pluridisciplinaire de ces malades par les neurologues, les oncologues et les spécialistes de la douleur permet d’obtenir une meilleure qualité des soins.