La dépression du sujet âgé est caractérisée par l’association fréquente de symptômes non typiques et peu sensibles aux antidépresseurs, tels que le délire, l’anxiété majeure, les troubles du comportement, les plaintes somatiques multiples ou encore l’altération des fonctions cognitives. S’il est habituel d’associer aux antidépresseurs un traitement sédatif dans les formes anxieuses ou encore un traitement antipsychotique dans les formes délirantes, il n’est pas encore établi de façon consensuelle le recours aux anticholinestérasiques dans les formes associant une altération cognitive marquée. L’objectif de ce travail était de préciser, à travers une revue de la littérature et l’illustration par un cas clinique, l’intérêt des anticholinestérasiques dans le traitement des dépressions du sujet âgé.ObservationNous rapportons le cas d’un homme âgé de 68 ans qui a présenté, il y a quatre ans, un épisode dépressif majeur avec altération cognitive. La réponse aux antidépresseurs seuls n’était que partielle. L’association d’un anticholinestérasique a permis une rémission complète de sa dépression et une restitution de ses capacités intellectuelles. Cette évolution favorable est maintenue jusqu’à ce jour.ConclusionDevant une dépression du sujet âgé avec altération cognitive, l’association d’un anticholinestérasique semble être une alternative intéressante en cas de réponse partielle aux antidépresseurs. Cependant, des essais thérapeutiques sont nécessaires, dans l’avenir, afin de mieux préciser l’indication des anticholinestérasiques dans la dépression du sujet âgé.