ObjectifDéfinir les modalités de réalisation et les risques encourus en cas de geste invasif à visée diagnostique (amniocentèse/choriocentèse) dans un contexte de grossesse gémellaire.Matériel et méthodesUne recherche bibliographique PubMed a été réalisée ainsi qu’une consultation de la base de données Cochrane et des recommandations de plusieurs sociétés savantes.RésultatsLe risque de perte d’une grossesse gémellaire après geste invasif apparaît un peu plus élevé que celui observé sur singleton soit de l’ordre de 1,5-2% pour une amniocentèse réalisée après 15 SA et de l’ordre de 2% pour une choriocentèse réalisée au premier trimestre (NP3). Le prélèvement systématique des deux conceptus n’est pas toujours nécessaire. Toutefois la demande du couple peut conduire à le réaliser (avis d’expert). Les prélèvements ovulaires sur grossesse gémellaire comportent plusieurs risques spécifiques : prélèvement redondant, permutation des échantillons et mauvaise identification du fœtus atteint en cas de discordance. Pour lutter contre ces risques, il est recommandé que le prélèvement soit assuré par un opérateur entraîné, sous échoguidage permanent, après un repérage topographique soigneux consigné dans un schéma où figurent les insertions placentaires et funiculaires (avis d’expert). Si un fœticide sélectif est susceptible d’être pratiqué, il est fortement recommandé que le(s) prélèvement(s) initial(aux) soi(en)t réalisé(s) par la même équipe médicale (avis d’expert). Pour l’amniocentèse, le choix d’insérer deux aiguilles ou une seule est laissé à l’opérateur sauf pour les situations d’infection à risque de transmission maternofœtale où deux ponctions distinctes doivent être réalisées (avis d’expert). Pour la choriocentèse, il est impératif d’avoir recours à un opérateur entraîné et de réaliser le prélèvement à proximité de chaque insertion funiculaire (avis d’expert).ConclusionLa choriocentèse peut être réalisée dès le premier trimestre et permet ainsi d’accéder à un résultat et à un éventuel fœticide plus précocement que l’amniocentèse. Les deux techniques nécessitent une bonne maîtrise des gestes invasifs fœtaux pour éviter les risques spécifiques dans le contexte de gémellité.