L’association d’une pathologie somatique et d’un trouble dépressif n’est pas rare. Elle concerne 25% de la population hospitalisée en Hôpital Général. Bien que peu intégrée dans les prises en charge, elle est à l’origine d’une aggravation mutuelle des deux pathologies.Plusieurs questions se posent lors d’une telle association. Tout d’abord, il faut connaître la nature primaire ou secondaire de l’affection dépressive, parce qu’elle implique des attitudes diagnostiques et thérapeutiques parfois différentes (voire contradictoires). Ensuite, il est nécessaire de connaître la nature adaptative ou non du trouble : même si un trouble de l’adaptation n’a pas le même impact que la dépression sur le devenir somatique, il peut évoluer vers un trouble dépressif endogène. Enfin, il est indispensable de repérer l’importance du risque suicidaire qui n’est pas uniquement lié à l’existence d’une dépression, mais plutôt au sentiment de désespoir (fréquent chez les patients atteints de maladie somatique grave).Nous nous intéresserons ensuite à la sévérité de ces dépressions intriquées en raison des difficultés diagnostiques (de la confusion des symptômes à la banalisation). Ensuite nous exposerons l’ensemble des conséquences de la maladie somatique sur le pronostic de la dépression et inversement. Puis nous aborderons la question de la sévérité du point de vue des pathologies associées les plus étudiées.Si l’existence d’une maladie somatique invalidante est un facteur de risque d’apparition de dépression chez ces sujets vulnérables, la dépression associée à différentes maladies somatiques majeures constitue un facteur de mauvais pronostic. Encore sous-évaluée, la comorbidité somatique est un facteur de chronicisation, d’aggravation et d’augmentation du risque suicidaire.