Cet article traite de la question des relations entre sévérité clinique de la dépression, risque de récurrence et risque de chronicité.Environ 60% des sujets avec un premier épisode de dépression majeure présenteront un second épisode durant leur vie. Le risque de récurrence augmente légèrement avec la sévérité de l’épisode index. Inversement, la sévérité de la dépression tend à être légèrement plus marquée dans les épisodes récurrents par comparaison avec les premiers épisodes. Ceci est appuyé par quelques études d’épisodes consécutifs chez les mêmes patients, mais cela pourrait aussi résulter d’un effet de sélection.Le risque qu’un épisode de dépression satisfasse toujours aux critères d’un épisode de dépression majeure deux ans après son début se situe entre 10 et 20%. Ni la sévérité de l’épisode concerné, ni son caractère récurrent n’augmentent clairement le risque d’évolution clinique chronique. Finalement des symptômes de dépression mineurs (troubles dysthymiques ou symptômes résiduels) augmentent le risque d’un nouvel épisode dépressif. Il existe seulement des interactions modérées entre sévérité clinique de la dépression et les risques de chronicité et récurrence. L’aggravation de l’une de ces trois variables n’entraîne pas une aggravation marquée des deux autres. En fait, chronicité et récurrence ne contribuent pas spécifiquement à la sévérité du prochain épisode, mais contribue seulement à la sévérité à long terme des troubles dépressifs, ce qui en soi est déjà un enjeu majeur.