La maladie de Parkinson est une source majeure et fréquente de handicap moteur, pour laquelle les traitements physiques sont actuellement sous-utilisés par rapport aux traitements chimiques dopaminergiques et chirurgicaux, ne concernant souvent que moins d’un tiers des patients en ambulatoire. Cependant, les traitements dopaminergiques seuls s’avèrent incapables de contrôler l’aggravation du handicap fonctionnel moteur après quelques années. Il y a actuellement une résurgence de l’intérêt concernant le travail physique rééducatif dans la maladie de Parkinson, en tant que traitement symptomatique des déficiences motrices mais aussi en tant que potentiel traitement neuroprotecteur au vu d’études animales récentes. Dans un cas individuel le choix des méthodes utilisées peut être guidé par le stade d’évolution de la maladie. Pour les stades modérés (patients ambulatoires qui ont conservé un certain degré d’indépendance), la stratégie peut se concentrer sur « l’enseignement d’exercices au patient » : les techniques ayant prouvé, en protocoles contrôlés, leur intérêt sur des programmes de quelques semaines sont le renforcement moteur aux membres inférieurs, l’exercice aérobie à haute intensité, les stratégies attentionnelles notamment par instructions verbales, la signalisation sensorielle, les exercices de rotation axiale active et la répétition en grand nombre de tâches motrices spécifiques. Un protocole randomisé testera prochainement le concept d’entraînement moteur asymétrique, combinant un renforcement musculaire des muscles extenseurs, abducteurs, rotateurs externes et supinateurs et un étirement de leurs antagonistes. Pour les stades avancés (patients ayant perdu la capacité du lever d’une chaise ou la déambulation autonome, et devenus dépendants), l’approche peut être basée sur « l’enseignement de stratégies de compensation au patient et à son aidant », pour minimiser les effets des déficiences et augmenter la sécurité au domicile. Un certain nombre de ces stratégies sont revues, dont certaines ont été validées en études contrôlées. Dans la maladie de Parkinson idiopathique, il va appartenir aux cliniciens de continuer à valider le caractère thérapeutique symptomatique, voire neuroprotecteur, des méthodes de traitement physique utilisées sur la durée. Dans les syndromes parkinsoniens non dopa-sensibles, les traitements physiques sont souvent à l’heure actuelle les seules méthodes réalistes pour améliorer le comportement moteur et limiter les déficiences fonctionnelles. La durée relativement faible des effets du travail physique suggère que de tels programmes doivent être continués au long cours, ou au moins répétés fréquemment, pour que les bénéfices puissent être maintenus, voire renforcés au cours du temps.