Les inhibiteurs du signal de prolifération (ISP), sirolimus et évérolimus, de par leurs propriétés immunosuppressives et anti-prolifératives, ont un impact important en transplantation d’organes. Leur action anti-proliférative et pro-apoptotique sur les cellules musculaires lisses vasculaires et les cellules endothéliales, qui se traduit par des effets positifs sur le remodelage vasculaire, la prolifération intimale et la plaque d’athérome, a notamment été démontrée dans de nombreuses études expérimentales en culture cellulaire et sur modèles animaux vasculaires, cardiaques et rénaux. Chez l’homme, les ISP ont un intérêt majeur en transplantation cardiaque, puisque tout en apportant une immunosuppression satisfaisante, ils permettent de prévenir la vasculopathie coronaire liée à une prolifération intimale des cellules musculaires lisses, facteur qui limite le succès à long terme de la greffe. En effet, des explorations par échographie endocoronaire, qui mesure l’épaisseur intimale, ont montré que le traitement par ISP permettait d’inhiber la prolifération intimale intra-coronaire après transplantation cardiaque et réduisait ainsi la morbimortalité à moyen terme chez les transplantés. En transplantation rénale, bien que leur impact soit pour le moment moins clair en raison de l’aspect multifactoriel de la dysfonction chronique du greffon, les ISP semblent néanmoins apporter des bénéfices indéniables en termes d’amélioration de la fonction rénale et de diminution des lésions histologiques de néphropathie chronique d’allogreffe.