IntroductionL’objectif de ce travail était d’apprécier la fréquence et la prise en charge des différentes complications vasculaires lors de l’activité de transplantation rénale.Patients et méthodesÉtude rétrospective des patients transplantés rénaux de 2001 à 2006 dans notre centre hospitalo-universitaire. Nous avons recensé les caractéristiques de la population de donneurs et receveurs, du déroulement du prélèvement multi-organes (PMO) et de la transplantation, afin d’étudier les complications vasculaires et leurs conséquences. Les donneurs vivants ont été exclus.RésultatsCent soixante-dix-neuf dossiers ont été analysés avec un suivi moyen de 40 mois. Soixante-douze patients transplantés avaient eu au moins une complication vasculaire, dont 32 cas de sténose de l’artère du transplant, 28 cas d’hématome dont sept drainés chirurgicalement, quatre cas de thrombose artérielle, deux cas de thrombose veineuse et une dissection artérielle. L’analyse de notre série a mis en évidence que le tabagisme (p = 0,043) était un facteur de risque des donneurs et la néphropathie glomérulaire (p = 0,0185), les coagulopathies (p = 0,0165) et l’hémodialyse (p = 0,02) étaient des facteurs de risques vasculaires pour le receveur. Les transplants présentant des artères multiples (p = 0,03) et un patch aortique calcifié (p = 0,0274) seraient plus à risque de complications postopératoires. Nos résultats démontraient que le remplissage postopératoire (p = 0,011), l’héparinothérapie (p = 0,0085), l’immunosuppression (p = 0,0478), voire l’utilisation d’amines vasopressives en peropératoire (p = 0,086) seraient également impliqués dans l’incidence des complications vasculaires.ConclusionLa sélection des donneurs était indispensable pour la qualité des transplants, sans négliger la préservation de l’état artériel et le dépistage des coagulopathies des receveurs afin de diminuer la morbidité de la transplantation rénale. La coordination des équipes médicales impliquées était nécessaire pour optimiser les temps d’ischémie, minimiser les risques de complications vasculaires et améliorer la survie du transplant et du patient.