L’évaluation hémodynamique des patients est une activité quotidienne en réanimation pédiatrique. Elle complète et est guidée par l’examen clinique. La volonté de développer une prise en charge la moins invasive possible des patients est un souci constant. La surveillance hémodynamique, a fortiori si elle est invasive, doit sans cesse mettre en balance le bénéfice et le risque d’entreprendre cette technique chez un patient fragile. Dans les trois dernières décades, de nombreuses techniques non invasives d’évaluation hémodynamique ont été développées. L’outil idéal doit être fiable, reproductible, avec un temps de réponse rapide, facilement utilisable, avec une totale innocuité, peu coûteux et permettant une surveillance continue. Parmi toutes les méthodes existantes (doppler œsophagien, échocardiographie transthoracique, NICO®, impédancemétrie thoracique, pléthysmographie, capnographie sublinguale), pas une n’allie toutes ces qualités. On peut retenir que l’échographie cardiaque transthoracique se rapproche le plus de ces objectifs. On lui reprochera son coût et le caractère discontinu de la surveillance mais tant dans le diagnostic que dans la surveillance, elle n’a pas d’égal parmi les outils non invasifs d’évaluation hémodynamique de part la qualité et la quantité des informations obtenues. L’apprentissage des fonctions permettant l’évaluation de la contractilité et du remplissage cardiaque, du remplissage vasculaire et de la réponse aux traitements entrepris est relativement aisée. On regrettera l’absence de formation à l’échocardiographie transthoracique en France dans sa spécificité pédiatrique et néonatale dans le cadre d’un diplôme universitaire ou interuniversitaire.