Nous présentons le cas d’un patient de 73 ans atteint d’un carcinome urothélial traité par gemcitabine et carboplatine, ainsi que celui d’un homme de 84 ans atteint d’un mésothéliome traité par gemcitabine seule. Pour le premier, une ischémie digitale apparaît sur l’ensemble des doigts à l’exception des pouces lors de sa seconde cure. Le second patient présente une ischémie du majeur et de l’annulaire droit isolée à la fin de la première cure. Une revue de la littérature met en évidence une toxicité vasculaire de la gemcitabine, probablement potentialisée par les sels de platine. Plusieurs entités nosologiques cohabitent. Les deux plus décrites sont l’ischémie digitale isolée pour des doses de l’ordre de 3000 mg, ainsi que la microangiopathie thrombotique de type syndrome hémolytique et urémique pour des doses de gemcitabine supérieures à 10 000 mg. La toxicité vasculaire des sels de platine n’est pas dose-dépendante. L’arrêt de ces chimiothérapies, un traitement par iloprost et aspirine permettent une bonne évolution clinique de l’ischémie digitale de ces patients.