IntroductionDe nombreux cas dedrug reaction with eosinophilia and systemic symptoms(DRESS) à la minocycline ont déjà été décrits, mais ce syndrome a rarement été attribué à la doxycycline.ObservationUne femme de 59 ans, d’origine africaine, était rapatriée d’un voyage au Ghana pour une hyperthermie associée à un exanthème maculopapuleux infiltré avec œdème du visage, sans atteinte muqueuse et avec une polyadénopathie. On notait une hyperéosinophilie, une cytolyse hépatique et un syndrome mononucléosique. L’histologie cutanée était aspécifique. La patiente avait débuté une chimioprophylaxie antipalustre par doxycycline trois semaines avant les premiers symptômes. Les tests épicutanés à la doxycycline pratiqués trois mois plus tard étaient négatifs. Le diagnostic de DRESS sous doxycycline était retenu. Le phénotype HLA de cette patiente était A 3,30 et B 39,42.DiscussionL’imputabilité intrinsèque de la doxycycline dans l’éruption observée ici est vraisemblable (I3). La sensibilité et la spécificité des tests épicutanés à la doxycycline ne sont pas connues dans l’exploration du DRESS, et leur négativité ne permet pas d’éliminer le diagnostic. Plusieurs cas de DRESS à la doxycycline sont maintenant décrits, pouvant s’expliquer par sa plus grande prescription (chimioprophylaxie antipalustre, acné). Les populations d’ethnie africaine et certains phénotypes HLA ont un risque accru d’hypersensibilité médicamenteuse.ConclusionIl s’agit à notre connaissance du troisième cas décrit de DRESS à la doxycycline. L’exploration allergologique par tests épicutanés et la caractérisation du phénotype HLA font l’originalité de cette observation.